Nombre sont les auteurs marocains jouissant d’une renommée dépassant les frontières. Pourtant et loin des clichés certains auteurs moins connus, ont réussi le pari fou d’écrire un livre salué de tous, ayant marqués des milliers de lecteurs, les propulsant au rang d’incontournable dans le milieu littéraire. Qui sont-ils ? Retour en image sur ces 5 livres qui ont magnifié la littérature marocaine.

Sommaire

Chanson douce

Roman de l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani, Chanson douce est un de ces livres qui marque, qui transcende même. Écrit sous forme d’analepse (retour en arrière), le livre retrace l’histoire de deux enfants en bas âge assassinés par leur nourrice.

Salué par la presse française, tant pour le style puissant et l’analyse psychologique profonde

Chanson douce obtient le Goncourt 2016, et fait de son auteure la douzième femme (seulement) à remporter le prix en tout de même… 113 ans. Le deuxième roman de Leïla Slimani propulse en l’espace de quelques mois son auteure au diapason des plus grands écrivains de langue française et marocaine. Faisant d’elle une des romancières le plus contemporaine et précoce de sa génération.

Le Job

Réda Dalil, directeur de publication du magazine Le Temps, hebdomadaire marocain de langue française créneau économie/politique, sort Le Job courant de l’année 2014. Très vite son roman traitant la progressive descente aux enfers d’un jeune cadre licencier, devient un phénomène d’éditions sans pareil. C’est d’abord début septembre que son livre se voit attribuer le prix Mamounia, prix couronnant le meilleur roman francophone, et par la suite, mi-décembre ou Le Job glane successivement le prix Gros Sel et le titre de finaliste du prix de meilleur roman de la littérature arabe. Écrit dans un style très contemporain à la JYKUUU, mêlant tantôt la psychologie et des thèmes plus universel comme le licenciement ou l’échec, Le Job est un de ces romans qui a su imposer la littérature marocaine hors des frontières. Couronné et encore salué, il fait désormais parti des valeurs sûres des romans « à lire » d’écrivains marocains.

Le Jour du roi

C’est un de ces romans marocains par ADN. Le Jour du roi 8 ème roman de son auteur Abdellah Taïa, d’expression française, a su importer un pan de la culture marocaine dans la littérature française. Traitant de la venue du roi Hassan II dans les villes de Rabat et Salé, ils narrent l’histoire de Omar Khalid attendant son passage. Possédant une culture marocaine, ce livre est fait d’une plongée abyssale dans tous ce qui constitue le pays natal de son auteur. Mélangeant savoir, culture, et volonté de voir ailleurs, ce roman s’est très vite imposé comme un classique du genre. Remportant par la même occasion le prix de Flore 2010, Le Jour du roi est sans nul doute un des romans le plus puissant, imprégnant le lecteur dans les fondements du Maroc, de sa culture et ses traditions. Avec au-delà de tout, une ouverture acquise vers d’autres horizons.

Ce roman s’impose comme le roman marocain par excellence.

L’Étrange Affaire du pantalon de Dassoukine

Ce n’est pas un roman. Et ce n’est pas un essai non plus. L’Étrange Affaire du pantalon de Dassoukine est un recueil de nouvelles de son non moins célèbre auteur Fouad Laroui, qui est un des auteurs marocains d’expression française les plus primé. Déjà lauréat du Prix Grand Atlas (prix récompensant les livres édités au Maroc), du Prix de la Société des gens de lettres (SGDL) et retenu parmi la première sélection du prix Goncourt, avec L’Étrange Affaire du pantalon de Dassoukine, Fouad Laroui, ajoute une autre récompense à son actif : le prix Goncourt de la nouvelle. Recueil pareil à la plume de son auteur, à la fois comique et psychologique, il retrace l’histoire d’un jeune fonctionnaire marocain, venu acheter du blé européen pour son pays qui se voit voler son seul pantalon. S’en suit une longue métaphore filée tellement bien calquée sur l’époque et la société actuelle. Si ce recueil sort des carcans des précédents romans cités, il est essentiel de le nommer, car il fait fit de tout un humour propre aux marocains, mais aussi à cet esprit si typique et habile de son auteur Fouad Laroui. À n’en pas douter un de ces livres qui détonnent, à lire absolument. Et proscrire même contre la morosité.

Le Pain nu

Attention chef d’œuvre. Ce livre désormais classique publié en 1973 en anglais car refusé par les maisons d’éditions marocaines, fut ensuite publié en 1980 en France avant d’être édité au Maroc 2 ans plus tard. Interdit de 1983 à 2000, le Pain nu de Mohamed Choukri, est un roman autobiographique retraçant l’adolescence de Mohamed dans son exode du Rif à Tanger, accompagné de sa famille. Texte à la fois violent, tabou, et politique, il est la pierre angulaire de son auteur. Véritable édifice littéraire de la littérature arabe, ce roman est d’un contemporain sans pareil car il ouvre la porte à tous les non-dits ou écrits. Une œuvre aussi puissante que controversée dans son pays d’origine et ailleurs mais encore considérée comme un roman à part. Par son propos, son réalisme, et le caractère réel de son texte. Désormais érigé en monument de la littérature arabe et marocaine, il est un des symboles de la littérature marocaine qui a su, comme les russes du temps de Fiodor ou Gogol, chercher dans leurs textes une dimension plus profonde et réelle. Caractérisé par des récits quasi-biographiques, descriptifs et métaphysiques.

Bonus : d’autres romans

Outre ces 5 romans, on aurait pu citer Quand Adam a décidé de vivre de Rachid Khaless, Les Cinq Gardiens de la Parole Perdue de Elmehdi Elkourti ou encore Le Jardin des Pleurs de Mohamed Nedali qui sont à n’en pas douter, eux aussi des romans à la fois phares et contemporains, bien encrés dans cette philosophie et littérature marocaine, à la fois métaphorique et habile, avec un sens de la formule inégalé.